Comment avoir
l’esprit serein à la veille d’un semi-marathon ou d’un 10 km ? Ne
surtout pas prendre sa voiture pour se rendre à la plus grande foire
européenne surtout quand tout le monde à la même idée que vous !
Nous
voilà partis, chacun avec son chauffeur préféré (et surtout disponible
à ses horaires de travail !) pour la grande métropole de Lille, à un
peu de 200 km de Paris. Évidemment, la route n’est pas dégagée, surtout
au péage, et les échangeurs et routes expresses sont légions sur Lille.
Il faut à chaque voiture une grande patience pour rallier l’hôtel qui a
accepté d’accueillir notre grand groupe (17 personnes moins 2, les
Réant faisant chambre à part dans la famille de Jean-Claude). Mais tout
le monde finit par se retrouver. Point de ralliement : le
petit-déjeuner à 6h30 le samedi matin pour la remise des dossards. Une
bonne provision de sucres lents et un peu de rapides, de laitage et de
boisson chaude et nous sommes prêts à affronter Lille et son grand
marché aux puces. 2 à 3 millions de personnes sont attendues, cela
varie selon les sources. Mais en tout cas, beaucoup.
Un
bon petit échauffement de marche nous mène jusqu’à la ligne de départ.
Les rues commencent à s’animer avec des parterres d’objets les plus
divers et les badauds qui butinent ici et là. J’ai du mal à imaginer
exactement le parcours de la course et si oui ou non on va courir au
milieu des gens qui sont là pour chiner.
A
9 heures passées de quelques minutes, le départ est donné. Cathy
Gravillier nous laisse à notre course, elle ne prendra le départ du 10
km que 2 heures plus tard. Beaucoup de monde devant et derrière nous.
Notre groupe se sépare. Les fortes jambes se dirigent le plus en avant
possible tandis que les autres restent tranquillement derrière, sachant
parfaitement que tout le monde va au même endroit. Le peloton se meut
(et le premier qui dit que c’est une vache…). Première impression
bizarre : les panneaux kilométriques. Ils se succèdent et se
contredisent. Je suis perdue. Ils ont mélangé les panneaux des deux
courses. Très pratique pour avoir des repères. A H+45 minutes, je passe
le panneau km 9. Ca me paraît déjà surprenant. Aurais-je le vent dans
le dos ? Quelques minutes après, je passe le km 8. Je le sens mal.
Quelques minutes encore après, c’est le km 9. Je n’y comprend plus
rien. Je me dis alors : laisse couler, continue tout droit et suit le
peloton, tu finiras par retrouver le fil. Quelques panneaux semblent
disparaître en cours de route.
Le
parcours de la course est fait de telle façon que l’on doit repasser
plusieurs fois aux mêmes endroits. Au début on peut trouver sympathique
de voir passer la tête de la course avec ses éternels Kénians,
Éthiopiens et autres habitués, mais la deuxième fois, on trouve ça
lassant. On préfèrerait ne jamais voir les premiers, qui sont les seuls
applaudis et encouragés par les quelques spectateurs de toute façon, et
faire un parcours le pus large possible. Les spectateurs sont là de
temps en temps, mais plutôt pour leurs ouailles que pour le premier
pecnot qui passe. Aucune animation musicale ou même quelque événement
qui puisse détourner notre attention pour nous distraire un peu. C’est
un parcours tristement plat dont le seul tronçon de vie est
curieusement le parc qui longe la citadelle de Vauban, toujours occupée
par ailleurs par nos chers militaires.
Nous
revenons vers le centre-ville, toujours par les mêmes chemins. La
Grand-Place s’annonce avec du monde par-ci, par-là, mais toujours aussi
peu là pour les pauvres coureurs qui doivent parfois se battre pour
zig-zaguer entre les piétons qui traversent sans regarder ces voies
interdites aux voitures le temps de la braderie.
Nous
passons devant la ligne d’arrivée (pour clôturer le premier tour) et
les hauts-parleurs n’ont d’oreilles si je puis dire que pour les
premiers qui sont à quelques kilomètres de l’arrivée. C’est
désespérant. Heureusement, j’aperçois Cathy qui me fait un petit coucou
et a juste le temps de me glisser qu’elle a déniché un bouquin en
farfouillant sur les stands en attendant le départ de sa course. Et
c’est reparti pour un deuxième tour un peu différent du premier mais
toujours avec un grand tronçon commun. Le peloton s’étire de plus en
plus. J’ai aperçu Bernard puis Philippe et Corinne peu après, puis
Véronique. Un petit côté positif des boucles. On s’encourage
mutuellement. Le moment arrive où le peloton est tellement étiré que je
n’ai personne devant moi et derrière moi à 50 m. C’est le moment de
sortir mon arme salvatrice : mon récepteur radio. Histoire d’être un
peu moins seule et de sortir de l’ennui de cette course. Nous sommes au
km 13, je crois. Encore 7 bornes. Cette course est longue.
Quelques
kilomètres avant la fin, j’aperçois Dominique et Colette. Tiens,
bizarre qu’elles soient dans ma ligne de mire. Il doit se passer
quelques chose. J’arrive à leur hauteur et constate qu’elles ont
quelque peu souffert de leurs genoux et autres parties inférieures mais
tellement indispensables dans cette discipline sportive. Je les double
et m’engage de nouveau sur la Grand-Place, toujours aussi peu animée.
Il reste encore 300-400 mètres jusqu’à la ligne d’arrivée. Le plus
difficile est de se frayer un passage dans la foule qui a envahi la
dernière ligne droite. Mais malheureusement pas pour la bonne cause de
soutenir les coureurs dans leur ultime effort, mais plutôt pour aller
d’un stand à l’autre et dénicher le trésor qui viendra encombrer leurs
placards et étagères. Nous verrons plus tard en nous promenant que
c’est la girafe qui remportera certainement la palme de l’objet le plus
vendu (artisanat vanté comme pur produit africain, cela reste encore à
vérifier, mai ça fait un tabac). Remarquer c’est pratique pour repérer
les gens au milieu de la foule. Elles font au moins 1 mètre de haut.
Les GO font leur possible pour canaliser cette foule mais c’est peine
perdue. Je n’ose imaginer la foule que va devoir affronter Cathy avec
sa course qui commence à 11h.
Je
passe enfin la ligne d’arrivée et m’arrête de courir juste après. Mal
m’en a pris, la puce électronique ne sera lue que par un humain armé
d’un poële à frire une dizaine de mètres plus loin. Nous avons
certainement donc tous eu la surprise d’avoir un décalage entre le
chrono à notre poignet et le temps indiqué par le chrono officiel.
Grrrrr !!!! Cela achève mon idée d’avoir passé une mauvaise course,
ennuyeuse à souhait, sauf peut-être pour le peloton de tête qui a plié
l’affaire en 1h01.
La
visite dans les rues environnantes après une bonne douche méritée (qui
s’est malheureusement avérée froide au palais des sports) a fini de me
détourner de la braderie de Lille. Je n’étais pas particulièrement
intéressée par les braderies et autres vide-greniers, mais la foule (à
mettre difficilement un pied derrière l’autre) m’a définitivement
éloignée de cette ville à cette période. Je préfère garder la bonne
image de la ville calme que j’ai visitée il y a quelques années à
l’occasion d’une exposition au musée des Beaux-Arts. Comme c’était
agréable…
Le
point positif de cette escapade dans le nord, c’est l’anniversaire de
Patrick qui nous a offert le champagne en fin de repas. Et pour 17
personnes ! Alors Bon Anniversaire à nouveau Patrick et que de
nouvelles courses plus agréables et plus gaies saluent cette belle
rentrée.